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État des lieux du jeu vidéo dans les bibliothèques françaises

Le numéro 65 de la revue « Documentation et bibliothèques » aborde le thème des « Nouveaux médias, nouvelles collections ». J’ai eu le plaisir d’y contribuer à travers un « État des lieux du jeu vidéo dans les bibliothèques françaises » dont voici le résumé :

Résumé de l’article :

Des bibliothèques de lecture publique à la Bibliothèque nationale de France, en passant par les bibliothèques universitaires et départementales, le jeu vidéo a réussi en une dizaine d’années à s’intégrer au sein des collections des établissements français. Comment le jeu vidéo a-t-il été progressivement légitimé en tant que forme de création à part entière ? Quels changements son arrivée a-t-elle induits au sein des bibliothèques ? Quel a été son impact sur les missions et le fonctionnement de nos établissements ? Comment en assurer la médiation ? Nous proposons ici de réaliser un état des lieux de l’introduction du jeu vidéo dans les bibliothèques françaises au cours des dix dernières années, à travers une synthèse des écrits professionnels disponibles.

L’accès aux articles parus dans les 12 derniers numéros est réservé aux abonnés. Pour ceux dont les bibliothèques ne sont pas abonnées, la revue est disponible au Centre de documentation sur les métiers du livre

Présentation d’outils de programmation créative (Mise à jour – Janvier 2024)

Dans le cadre d’une formation, j’ai présenté 4 outils que j’utilise lors d’ateliers de programmation créative. Il s’agit surtout d’une première prise en main des outils complétée par une présentation d’atelier.

Scratch et Makey Makey sont déjà bien connus mais si vous ne savez pas par où commencer cette présentation vous permettra de vous lancer rapidement avec des pistes d’ateliers.

Si vous êtes déjà à l’aise avec ces deux premiers outils je vous encourage à découvrir Wick Editor. Il s’agit d’un logiciel libre et gratuite en ligne qui permet de créer des animations et de réaliser des programmes. Il est clairement inspiré par le fonctionnement de Flash mais avec des possibilités d’export en HTML5.  Combiné avec la carte Touchboard de beaux projets sont à imaginer.

Mise à jour – Janvier 2024 : j’ai complété la présentation avec Ren Py

Rôle des bibliothèques dans l’inclusion numérique

La mission société numérique a ouvert au mois d’Avril un forum sur le rôle des bibliothèques en matière d’inclusion numérique

Loic Gervais, qui a participé aux groupe de travail interministériel « bibliothèques et inclusion numérique », en a fait un retour sur son blog récemment : http://mediateurnumerique.org/2019/09/12/groupe-de-travail-interministeriel-bibliotheques-et-inclusion-numerique/

Je reproduis ma contribution initialement postée sur le forum au mois de Mai dernier : https://forum.societenumerique.gouv.fr/topic/135/partages-d-exp%C3%A9riences-exemples-et-bonnes-pratiques/4

Rôle des bibliothèques dans l’inclusion numérique

Les médiathèques sont depuis longtemps au croisement des politiques culturelles, éducatives et sociales des collectivités. Elles jouent un rôle en matière de réduction des inégalités d’accès à la culture à travers les champs de la petite enfance, de la réussite éducative, de l’insertion professionnelle, de la lutte contre l’exclusion et de l’accès aux droits.

Les établissements ne travaillent pas seuls et ont su par le développement de partenariats trouver leur place pour ne pas faire à la place des professionnels concernés. Ce positionnement peut se traduire par la mise en place d’un espace emploi formation avec des ouvrages de référence mais également d’une offre de conseils et d’orientation vers les dispositifs et partenaires existants sur le territoire.

Sur la question de la petite enfance, des bibliothèques forment les animateurs péri-scolaires à la lecture aux plus jeunes, un travail d’accompagnement est également mis en place en direction des assistantes maternelles. Les bibliothèques développent des accueils de classe en lien avec les établissements scolaires de leur territoire sur des sujets aussi variés que l’égalité femme homme, la vérification de l’information, les usages du numérique et sont partenaires privilégiés des parcours d’Education Artistique et Culturelle.

Les missions de la bibliothèque ne s’arrêtent pas aux murs de l’établissement et nombreux sont les collègues à mettre en place des actions « hors les murs » intervenant dans les PMI, foyers, centre sociaux, RPA, …

L’élargissement des champs d’intervention des médiathèques les ont amenées à diversifier les profils recrutés, ou à bénéficier de formations. Ces profils et formations ont amenés de nouvelles compétences au sein des équipes ont défrichés de nouveaux axes de réflexion et de développement des publics et font pleinement partie des missions des médiathèques. Ainsi les bibliothèques par la richesse et la diversité des actions proposées sont des lieux d’inclusion sociale. Pour autant cela n’a pas créé de nouveaux métiers, au mieux de nouvelles compétences qu’il s’agit d’intégrer au sein d’une réflexion sur les missions et le projet d’un établissement à l’échelle d’un territoire.

Définitions de la Médiation numérique

Lors des premières assises de la médiation numérique, deux définitions de la médiation numérique avaient émergées. D’un côté une définition venant du monde des Espaces Publiques Numériques :

« La médiation numérique consiste à accompagner des publics variés vers l’autonomie, dans les usages quotidiens des technologies, services et médias numériques ». (Assises de la médiation numérique : frama.link/def-assmednum)

De l’autre une définition issue du monde des bibliothèques, par Silvère Mercier et Lionel Dujol, désignant

la mise « en œuvre des dispositifs […] pour favoriser l’accès organisé ou fortuit, l’appropriation et la dissémination de contenus à des fins de diffusion des savoirs et des savoir-faire. »(Bibliobsession : frama.link/def-bibmednum)

Ces deux définitions sont complémentaires. L’approche portée par les bibliothèques témoigne de leurs capacités à interroger et intégrer les nouveaux champs d’actions afin de trouver un positionnement qui leur soit propre et fasse sens avec leurs missions.

Quelle posture ?

Le médiateur numérique a pour fonction de diffuser une pratique numérique auprès de son public et de la structure qui l’emploie.

Le conseiller médiateur numérique est un intervenant travaillant en relation avec le numérique mais aussi le public et les infrastructures. Il a un rôle de couteau suisse du numérique pour répondre aux questions des différentes structures et des publics auxquels il est confronté (Movilab – frama.link/movilab-mednum).

Il va ainsi accompagner le développement des usages, développer une culture numérique à travers ces outils. Il ne s’agit pas de proposer des ateliers pour faire du numérique, mais de montrer comment les outils numériques peuvent s’adapter à différentes pratiques.

Cependant, Il existe ainsi une frontière poreuse entre accompagnement numérique et accompagnement administratif. Un usage en appelant un autre, il est nécessaire de bien cerner la demande mais également le niveau de compétence de l’usager. Pour effectuer une démarche administrative, cela implique :

  • de savoir naviguer sur internet
  • de posséder une adresse mail
  • de connaitre ses différents identifiants / mot de passe (ordinateur, smartphone, compte Google/Apple, boite mail, services administratifs)
  • de savoir organiser et sauvegarder ses fichiers

Le public débutant ne fait pas ou peu la différence entre l’accompagnement technique et l’accompagnement administratif. Il s’attend à trouver des réponses même dans le cas de démarches extérieures à la collectivité (Pôle emploi, impôts, …). Cette confusion est entretenue par différentes administrations qui dirigent le public au sein de nos établissements.

Une médiathèque peut ainsi être amenée à proposer des ateliers de rédaction de CV ou d’aide à la déclaration d’impôts. Cela va dépendre du contexte territorial et des moyens (humains, financiers, matériels) à disposition : de l’accueil d’un permanence pour effectuer des démarches administratives, à l’accompagnement par les bibliothécaires de la rédaction de CV. Ces actions doivent s’inscrire en partenariat avec les différents acteurs du territoire et être formalisées. Le fait de répondre systématiquement à une demande (légitime) et de plus en plus pressante du public peut conduire les bibliothèques à un glissement de fonction qui se retrouvent alors détournées de leurs missions premières.

L’inclusion numérique ne se limite pas aux démarches dématerialisées

La question de l’inclusion numérique a également été abordée à travers la charte du droit fondamental des citoyens à accéder à l’information et aux savoirs par les bibliothèques (Bib’lib’ : frama.link/biblib). Cette charte vise à garantir les conditions d’accès à l’information et sensibilise utilisateurs, professionnels et élus à la question des usages du numérique. Elle met par exemple en avant l’utilisation des licences libres, l’absence de restrictions autres que ceux prévus par la loi sur les accès publics à internet, la mise en place d’ateliers d’accompagnement ou le droit à la copie privée.

Il est important de ne pas réduire la question de l’inclusion numérique aux démarches dématerialisées, mais de développer compétences et compréhensions des outils numériques pour que les publics puissent les réinvestir dans les autres aspects de leurs vies. Ainsi au sein d’un projet d’éducation artistique et culturelle, on va développer le numérique selon différentes approches :

  • Des ressources mises à disposition par les partenaires culturels et les artistes eux-mêmes,
  • Des outils de création liés à des pratiques qui se sont numérisées (image, son et vidéo),
  • Un outil de valorisation des productions permettant une réflexion sur les modes de diffusion et de partage d’expérience,
  • Des outils de création spécifique (modélisation 3D, logiciel de programmation, …),
  • Un genre artistique s’appuyant sur les spécificités du numérique et regroupant de manière non exhaustive l’art robotique, l’art interactif, la programmation créative, le jeu vidéo ou le Net-Art.

Une compétence à développer, non une affaire de spécialistes

L’explosion des usages numériques nous amène ainsi en tant que médiateur numérique à nous spécialiser d’avantage pour intégrer au mieux la dimension numérique des structures qui nous emploient. Cela revient peu à peu à nous acculturer aux métiers de bibliothécaires, d’animateurs, d’agents administratif, etc … Comme Loïc Gervais l’indique sur son blog :

« Tantôt vous êtes éducateur, tantôt vous êtes conseiller d’une administration en particulier (emploi, famille, impôts). Tantôt vous êtes écrivain public, mais vous êtes que rarement médiateur numérique. » (Loïc Gervais : frama.link/mednumloic)

La médiation numérique (quelle que soit la définition retenue) ne doit pas être une affaire de spécialiste. Il s ‘agit d’une compétence à développer auprès des différents collègues en contact avec le public. Il ne s’agit pas d’un métier propre, mais d’une posture d’accompagnement commune à différents métiers. Le volet médiation numérique fait maintenant partie des pré-requis de recrutement de nombreux établissements quels que soient les profils recrutés.

Il s’agit ensuite pour les établissements de mettre en œuvre des modes d’organisations qui permettront la diffusion des compétences au sein de l’équipe. Cet accompagnement est long mais permettra à moyen terme de faire monter en compétence l’ensemble de l’équipe. En complément les formations aux métiers du livres doivent d’avantage intégrer l’aspect numérique au sein de leurs formations même si des efforts ont été réalisés dans ce sens. Concernant la formation continue les formations CNFPT sur la médiation numérique sont malheureusement trop peu nombreuses et parfois difficiles d’accès, certaines n’étant proposées qu’en région parisienne.

Affichez votre programme sur tous vos écrans

Le hackerspace tmp/lab a mis en ligne  un outil qui vous permettra de diffuser votre programmation culturelle sur les différents écrans TV de votre établissement et de votre réseau.  Nous utilisons cet outil pour le réseau des médiathèques de Choisy-le-Roi ce qui nous permet d’afficher les mêmes infos rapidement sur les écrans de nos trois établissements.

Il s’agit d’un site à héberger sur vos serveurs qui fera défiler vos images. Sur chaque écran nous branchons en HDMI un Raspberry Pi connecté à internet (wifi ou RJ45) qui affiche la page web en plein écran.

Avant de commencer assurez-vous d’avoir à disposition un espace pour héberger ce site. Faites appel à votre service informatique pour les détails propres à votre réseau.

  • Avec un éditeur de texte, modifiez le fichier « config.php.dist » Remplacez user et password par l’identifiant et le mot de passe de votre choix :

  • Renommez ensuite le fichier « config.php.dist » en « config.php »
  • Placez l’ensemble des fichiers à la racine de votre serveur à l’aide d’un client FTP (Filezilla, Cyberduck, …).

  • Si besoin modifiez les permissions du dossier images (clic droit –> lire les informations –>permission) de manière à obtenir les droits en écriture.

  • Une fois le tout configuré rendez-vous sur : http://adressedevotreserveur/ajout.php et indiquez les identifiants renseignés précédemment :

  • Cliquez ensuite sur « parcourir » pour sélectionner votre image et « envoyer » pour la publier. Répétez l’opération pour les différentes images que vous souhaitez mettre en ligne.

  • Pour supprimer une image cliquez simplement sur « supprimer » en dessous de l’image correspondante.
  • Pour admirer le résultat retournez sur la page de votre serveur : http://adressedevotreserveur et mettez votre navigateur en mode plein écran (F11). Les images vont défiler automatiquement.
  • En fonction de la taille de vos écrans vous pouvez personnaliser la taille des images à afficher en modifiant les valeurs « width » et « height » du fichier index.php. Par défaut la résolution est de 1920 x 720.
  • Toujours dans le fichier index.php vous pouvez personnaliser le nom de la page en indiquant le nom de votre établissement.
  • Enfin, vous pouvez également remplacer les fichiers logolab.png et icone.png par vos logos.

Robot Arduino et Heure du Code

robot1 Au mois de Mai dernier nous avons accueilli une classe de CM1 de la ville pour une série d’ateliers robotique. Pour rendre ça un peu plus intéressant, et parce qu’on est très modeste, on s’est inspiré des œuvres de Kandinsky et Mondrian.

Après une petite séance de présentation en classe des robots et de ce que nous allions faire, la classe est venue à 3 reprises à l’espace numérique de la médiathèque. Nous organisons des ateliers robotiques depuis l’année dernière chaque mercredis.Nous y accueillons une 6 à 8 personnes et mettons à disposition nos 3 robots Lego Mindstorms. N’ayant pas le budget pour acheter une dizaine de robots lego (300 euros pièce) je me suis mis à la recherche de solutions alternatives, plus économiques, pour accueillir dans de bonnes conditions la vingtaine d’élèves prévus.

Il existe de nombreux robots à vocation pédagogiques de très bonne qualité : Thymio, Dash and Dot ou Makeblock. Mais il faut toujours compter au minimum une centaine d’euros et cela dépassait notre budget.

Reste donc à les faire soi-même, mais comment rendre son montage et sa programmation accessible pour des élèves de CM1 et suffisamment stables pour être utilisé en atelier ? Même si je possède des notions de programmation, je ne code pas couramment sans parler de mes compétences en électronique. Et les robots que l’on monte soi même n’ont pas la robustesse et la fiabilité de leurs homologues commerciaux. Seul vous pouvez arriver à tester et faire fonctionner votre robot. Mais ajoutez-y 20 enfants de 9 ans et « la catastrophe qui finit par arriver n’est jamais celle à laquelle on s’est préparé. » (Mark Twain)

J’ai donc fait comme à chaque fois que je cherche de nouvelles idées, je suis allé regarder sur Instructables  des exemples de robots Arduino et je tombe sur le travail de MakersBox. Celui-ci anime des ateliers d’initiation à à la robotique auprès de jeunes filles dans le cadre de l’association Chicktech.

instructables MakersBox met à disposition le code, mais également les plans pour imprimer en 3D la structure du robot ainsi que le montage électronique à réaliser. Les pièces sont simples à imprimer, ne demandent pas de supports, ni de couches très fines. Au final l’impression des différentes pièces m’a pris entre 3 et 4h (à moduler en fonction du niveau de précision de l’impression et de la machine dont vous disposez).

Le montage est simple (une fois qu’on l’a sous les yeux) et suffisamment bien documenté (photos, plans). En dehors du filament pour l’impression de la structure du robot voici la liste des composants à acheter :

Electronique :

Total : 50,40 €

Matériel : (Castorama /Leroy Merlin/Bricorama le plus proche)

Pour ces deux derniers éléments je me suis débrouillé avec des jouets de mes enfants mais si vous avez des adresses je suis preneur :

Pour les besoins de mon atelier, j’ai simplifié le montage en retirant le microservo et l’interrupteur.

instructables2 Une fois le robot monté il ne reste plus qu’à le programmer et pour cela MakersBox fournit le code et le déroulé de votre première séance.

hoc3 L’atelier s’appuie sur le site code.org et son module heure du code. Une dizaine de puzzle vous sont proposés et vous devez les résoudre en programmant les déplacements d’un personnage.

La première étape consiste à réaliser un carré. Le programme s’effectue à l’aide d’un langage de programmation graphique semblable à l’interface de Scratch. Il vous suffit de faire glisser déposer les différents blocs mis à disposition : avance de 10 pas, tourne à 90° vers la droite, etc .. Une fois le résultat obtenu vous pouvez cliquer sur afficher le code pour voir la transcription en texte des blocs de programmation.

Au fur et à mesure les participants ont fini par comprendre le fonctionnement des principales commandes et ne passaient plus par code.org mais codaient directement les robots dans l’interface Arduino.

L’atelier s’est déroulé sur 3 séances de 3h. Après avoir discuté de ce qu’est un robot et de différents exemples de robots connus (R2, Wall-e, ..) et d’exemples plus concrets autour des capteurs (voiture, téléphone, maison, …) La première séance s’est poursuivie avec quelques exercices par équipe sans ordinateurs où un participant doit faire le robot et ses camarades le programmer. Le « robot » ne doit faire que ce qu’on lui demande en respectant les consignes exactes de ses programmeurs quitte à avancer dans un mur si le programme n’est pas correct.

Nous avons ensuite démarré les puzzle de code.org. L’ensemble du groupe est parvenu à terminer le 6ème puzzle ce qui était largement suffisant pour nos besoins. Un groupe a néanmoins réussi à terminer l’ensemble des 10 exercices. Les deux séances suivantes ont ensuite été consacrées à la prise en main des robots et la réalisation des dessins. Pour se rendre compte qu’entre ce qui est imaginé sur le programme et le comportement du robot, il y a un fossé. A quoi correspond la valeur 100 de MoveForward ? Lorsque je met 90 mon robot ne tourne pas à angle droit, comment fait-on ? Il a fallu beaucoup de tests, de calibrage pour arriver à obtenir un résultat satisfaisant.

La deuxième séance fut la plus compliquée à gérer, et nous n’étions pas trop de 3 pour gérer les nombreuses questions et frustrations des 6 groupes de participants : « Pourquoi il ne fait pas ce qu’on lui demande ? » et les inévitables problèmes techniques  (cf Mark Twain). La troisième fut plus calme il s’agissait plus d’intervenir sur les relations entre les participants que le fonctionnement même des robots.

Pour conclure :

  • Si vous animez des ateliers robotiques et que les Thymio/Minsdtorms font trop « jouet »
  • Si vous souhaitez passer en douceur vers d’autres projets mêlant capteurs, moteurs et cartes Arduino.
  • Si vous voulez enfin imprimer en 3D autre chose que des têtes de Yoda ou des Pikachus.
  • Si vous n’avez pas beaucoup de budget et accès à une imprimante 3D.

Vous n’avez pas de raisons de ne pas essayer.

Boîte à histoires V1

Julanimtic___julanimtic__•_Instagram_photos_and_videos

Les collègues m’ont signalé avant les congés l’existence de petits distributeurs d’histoires. L’idée est simple et efficace, des histoires sont imprimées de manière aléatoire on les lit le temps de faire la queue et on les emporte avec soi.

Le concept me rappelait également choosatron, un distributeur d’histoires dont vous êtes le héros. Malheureusement,  le projet semble au point mort depuis un moment.

Le projet de short édition est intéressant et je ne doute pas qu’il trouvera sa place dans de nombreuses médiathèques. Toutefois, j’aime avoir une certaine maîtrise des dispositifs que nous mettons en place afin de pouvoir affiner les sélections, les faire évoluer et puis ça coûte moins cher

J’ai donc commencé à travailler sur la boîte à histoires. Le principe est simple : appuyez sur le bouton et vous obtenez une histoire différente à chaque fois. L’idée de ce dispositif n’est pas neuve, je me suis appuyé sur le travail mené par Giles Booth  et sa little box of poems (http://www.suppertime.co.uk/blogmywiki/2012/10/howtopoems/) et la dadaist poetry box réalisée par robottini (http://robottini.altervista.org/dadaist-poetry-box).

 

Boîte à histoire test 1 #arduino #library #bib

Une vidéo publiée par Julanimtic (@julanimtic) le


J’y ai ajouté également un mode « cadavre exquis » permettant de générer des poèmes aléatoires à partir de vers prédéfinis.

Boite à histoires #workinprogress #arduino #library #mednum #bib

Une vidéo publiée par Julanimtic (@julanimtic) le

 

Pour réaliser votre boîte à histoires, vous aurez besoin d’un peu de matériel  :

Soit un total de 102,8 €

Pour le code, vous trouverez tout ça sur github : https://github.com/julanimtic/boite-histoire/

Vous trouverez également des instructions plus détaillées dans la partie wiki du projet : https://github.com/julanimtic/boite-histoire/wiki

J’ai veillé à documenter le mieux possible le projet, toutefois si quelque chose n’était pas clair ou si vous souhaitez l’améliorer, n’hésitez pas. Pour l’instant, l’ajout de texte est fastidieux, cela se fait directement dans le code de la carte. J’aimerai améliorer cette partie pour que tout le monde puisse s’en servir simplement. Si vous avez des idées et/ou des bouts de code, je suis preneur.

Il ne vous reste plus maintenant qu’à mettre tout le matériel dans une jolie boîte, trouver des histoires / extraits de romans favoris / poèmes / recettes / BD / devinettes / blagues / messages codés et imaginer des ateliers d’écriture.

C’est ce point qui fera toute la différence. Imprimer du texte sur un rouleau n’est pas une grande nouveauté, les caisses enregistreuses de nos commerçants font ça depuis longtemps. Maintenant, il reste à imaginer les occasions, les opportunités de médiation de nos collections, des ressources en ligne pour répondre aux besoins de nos usagers.

BiblioBox, Star Wars et pédagogie active

Je suis intervenu ce jeudi 10 Décembre à Chambéry lors de la journée Mettre en œuvre des pratiques innovantes en bibliothèque pour présenter les bibliobox. Bon les bibliobox sont parfois capricieuses et trop de connexion en simultanée ont eu raison de la mienne. Heureusement j’en avais apporté une autre. Merci à Nathalie Caclard, Loïc Gervais et Savoie-Biblio pour l’invitation.

La bibliobox permet de partager  et valoriser des fichiers sous licences libres ou du domaine public. Mais sont souvent mal perçus par les collègues le grand public, au mieux ils sont  considérés comme trop vieux et/ou pas intéressant. J’ai donc compilé un document uniquement à partir de ressources libres en utilisant uniquement des logiciels libres pour réaliser un fichier .epub compilant des articles autour de l’univers de Star Wars, difficile de coller plus à l’actualité.

Pour cela je me suis appuyé sur les innombrables articles dédiés au sujet sur Wikipédia et leur outil de création de livre. Il s’agit d’une collection d’articles que vous pouvez  importer dans LibreOffice pour le modifier, l’adapter selon vos besoins. Une fois le fichier prêt vous l’exportez ensuite au format epub avec l’extension Writer2epub.

Le résultat est perfectible mais cela m’a donné déjà une bonne idée des possibilités et de la quantité de travail à opérer sur les textes avant d’obtenir un résultat convenable. Sur ce premier test, il faudrait encore rajouter des illustrations libres de droit et on pourrait encore améliorer le contenu en y ajoutant d’autres sources d’info. A commencer par les traductions des articles wikipédia anglophones très complets ou ceux en provenance des différents wiki communautaires comme Wookipédia dont les articles sont placés sous la même licence CC BY-SA que Wikipédia.

Bien entendu, compiler 160 pages d’articles et les mettre en forme même rapidement est très chronophage. Mais rien ne vous oblige à faire ça seul ! L’ensemble des livres créés avec l’outil de wikipédia sont disponibles et librement téléchargeables . A vous ensuite de repérer les communautés d’intérêt sur votre territoire et d’initier vos usagers au métier d’éditeur et de proposer des ateliers.

Sur la forme, cette présentation a été l’occasion de mettre en œuvre 2-3 idées pratiques de pédagogie active issues de la présentation de Magalie Le Gall (que je ne peux que vous recommander). Et je suis fier de vous annoncer que la Médiathèque de Rumilly dispose d’une bibliobox bien méritée après s’être courageusement lancé dans une Battle Desk (les 5 dernières diapos de ma présentation).

Si vous voulez réviser d’ici mercredi prochain le fichier epub est à télécharger ici et que la force soit avec vous.

 

Visite du TechshopLM

J’ai été visiter ce dimanche l’atelier de fabrication collaboratif ouvert par Leroy Merlin en partenariat avec Techshop. Le résultat est impressionnant : des espaces bien pensés, des tables de travail, des prises un peu partout, de nombreuses machines et des conseillers disponibles prêt à vous aider. Quand on voit le résultat, on se doute qu’il fallait un investissement financier important pour lancer un tel espace.

On y trouve un espace de coworking, des horaires d’ouverture élargis (9h-22h30), une cuisine et du pop corn (notre guide a beaucoup insisté sur ce dernier point). Au rez de chaussé une imprimante capable d’imprimer sur du bois, des fraiseuses, un atelier métal. A l’étage les imprimantes 3D, découpeuses laser et les espaces électronique et textile.

Le lieu fonctionne sur abonnement avec des tarifs élevés : 50 euros par mois (avec engagement de 12 mois) pour accéder aux machines de 9h à 13h30 en semaine, sans possibilité de réserver à l’avance et une utilisation par tranche d’une heure des machines. Jusqu’à des abonnements illimités de 180 euros  permettant de réserver à l’avance et de travailler 4h d’affilés sur les machines. Dans tous les cas vous pouvez oublier de lancer des impressions de 6-7h. Au prix de l’abonnement vous rajouterez également le tarif des cours obligatoires pour utiliser certaines machines (24 euros de l’heure)

Ce qui me pose problème, ce n’est pas le fait de mettre en place un modèle économique, mais la mise en concurrence des membres induite par ce fonctionnement. Certaines machines comme la Shopbot seront à n’en pas douter très demandées, elles sont très chères et difficiles d’accès pour le commun des bidouilleurs. Il y a fort à parier que les membres ayant souscrits un abonnement illimité souhaiteront rentabiliser leur investissement. Si vous avez un abonnement moins avantageux il vous faudra vous armer de patience et/ou avoir de la chance pour y accéder.

L’accent est mis sur la convivialité du lieu avec des espaces de travail pour que les membres puissent se retrouver échanger mais cela m’a surtout donné l’impression d’un open space de fabrication plus que d’un espace collaboratif. Chacun ayant la possibilité de monter son projet dans son coin. Un peu comme dans une salle de gym où chacun s’entraîne à côté de l’autre. (l’image de la salle de gym n’est pas de moi c’est sur leur plaquette) L’un des objectifs mis en avant semble être la possibilité de vendre ses créations, toute une série de success story sont d’ailleurs présentées (dodo case, Oru Kayak…) Je ne doute pas que des membres pourront y faire des rencontres intéressantes, mais un open space n’a jamais été un espace collaboratif.

Contrairement à un fablab, il n’y a pas d’outils de documentation des projets/machines entre les membres.  Comment faire circuler les idées, les savoir-faire ? Comment valoriser les membres experts ? Comment même devenir expert si l’on ne peut pas accéder aux outils ? On reste dans un système classique de transmission des savoirs, on ne retrouve pas ce principe d’échanges entre pairs propre aux hackerpsace et fablabs. Une communauté ne se décrète pas, elle se construit. Elle ne peut dépendre de la capacité de ses membre à payer un abonnement.

Back to the library, ma bibliothèque dans 10 ans.

Back to the library
Pour son numéro anniversaire, la revue des livres pour enfants m’a demandé d’imaginer ma bibliothèque dans 10 ans, j’ai donc sauté dans ma DeLorean pour assister à une visite de ma bibliothèque en 2025.

Depuis plus d’un an maintenant la bibliothèque dispose d’un atelier de création, on y trouve en accès libre toute une série d’outils allant du pinceau à la découpeuse laser en passant par le marteau ou la machine à coudre. Et surtout nous disposons de grandes tables de travail, pour que tout le monde puisse s’installer et mener à bien son projet. Cet espace ne se limite pas aux outils d’un fablab même si on était parti sur cette idée au début. L’imprimante 3D faisait rêver, mais on s’est vite rendu compte que tout l’intérêt était de mixer les outils et les techniques. Une grande source d’inspiration pour nous a été la bibliothèque de Madison aux Etats-Unis et son espace The Bubbler déjà en place depuis une dizaine d’année maintenant. Comme à Madison, on ne voulait pas faire de cet espace un lieu uniquement centré sur la technologie mais un lieu ouvert à tous. C’est avant tout un espace collaboratif de création dans lequel en fonction des projets on utilise des outils numériques ou non, et c’est un des points forts de notre projet on ne voulait pas se limiter à des outils numériques, c’est avant tout un espace de création où l’on fait appel aux compétences des collègues bien entendu mais surtout à celles des habitants.

Et c’est cela qui fait que l’espace fonctionne, dès le début sur le modèle de la médiathèque de Lezoux, nous avons été à la rencontre des habitants et des différentes communautés déjà en place. Nous avons réfléchi ensemble à la manière dont la bibliothèque pouvait devenir un connecteur entre ces communautés. En interne il a moins fallu se former moins sur les techniques et les outils que sur l’animation de communauté et les démarches collaboratives. Sans l’investissement des habitants cet espace n’aurait pu fonctionner.

Au quotidien, en plus des temps d’accès libres, on propose des temps d’échanges de compétences animés par des artistes en résidences, des habitants.ou le personnel en fonction de ses compétences. Tout ces ateliers donnent lieu à la création de fiches sur notre site collaboratif, nous disposons maintenant d’une dizaine de projets documentés. La publication est l’occasion de parler de licences libres, d’écriture sur internet. On a pas laissé tomber les ateliers que l’espace numérique menait auparavant mais le fait d’intégrer concrètement ces thématiques au cœur des projets a permis aux lecteurs de mieux comprendre les enjeux qui y étaient liés.

Il existe toujours une fracture numérique, mais les différences d’usages se sont considérablement accentuées ces dernières années. C’est pour cela que nous avons mis un espace de création au coeur du projet de notre établissement. Pour citer lauren bradley de la bibliothèque de Fayetteville l’objectif est  » de fournir un accès libre et ouvert à l’information, aux technologies et aux idées. »  Ce n’est pas très différent de ce que les bibliothèques ont toujours fait. Cet espace nous permet d’explorer avec les usagers différents modes d’expression que ce soit par l’écriture, la programmation, les arts plastiques, la musique. Nous disposons toujours de nombreux documents dans nos collections mais nous produisons également, avec l’aide de nos lecteurs, nos propres contenus que nous partageons avec d’autres espaces collaboratifs à travers le monde.

De l’EPN à l’Espace de Pratiques Numériques en passant par le fablab : Les EPN en bibliothèques

De nombreuses bibliothèques possèdent un espace multimédia proposant une offre de formation. Cependant, comme le souligne Hubert Guillaud,  l’offre de formation a peu évolué, se limitant au triptyque bureautique, courriel et web, même l’offre jeux en réseau reste un épiphénomène. Dans le même temps les usages évoluent et les espaces mulitmédias peinent à attirer de nouveaux publics.

Il y a toujours un besoin de formation “basique” qui reste très important notamment aux Ulis où chaque année nous sommes dans l’obligation de refuser du monde malgré nos 4 ateliers hebdomadaires. Mais force est de constater que cette offre d’atelier attire uniquement un public senior qui fréquente déjà la médiathèque.

Pour attirer de nouveaux publics, montrer aux actifs,  aux jeunes que l’espace multimédia n’est pas uniquement synonyme de découverte du bureau Windows. Il est nécessaire de revoir le contenu des ateliers mais aussi s’interroger sur leurs fonctionnement.

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